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    Ardèche : Bras de fer autour de l’église de la discorde, un référé déposé contre la reprise des travaux

    Écrit par sur 19/02/2023

    Une association locale, désireuse de préserver le parc naturel régional au sein duquel doit être construite cette église, a saisi le tribunal administratif pour faire stopper la reprise du chantier autorisée par la préfecture de l’Ardèche.

     

    Le bras de fer continue. Alors que la préfecture de l’Ardèche avait autorisé la reprise de travaux de la gigantesque (et controversée) église sur la commune de Saint-Pierre-de-Colombier, les défenseurs de l’environnement ont déposé un référé devant le tribunal administratif afin de suspendre en urgence cette décision. Une nouvelle fois.

    Qualifié de « pharaonique », le projet porté par la communauté religieuse de la Famille missionnaire de Notre-Dame consiste à bâtir, en plein cœur du parc naturel régional des monts d’Ardèche, une imposante église pouvant accueillir 3.500 places ainsi qu’un parking pour les bus et une passerelle.

    Engagé en mai 2019, le chantier avait été suspendu une première fois en octobre 2020, dans l’attente d’une étude environnementale poussée. Le préfet a missionné pour cela le cabinet Naturalia qui a rendu son rapport en mai 2022, mais l’association locale « Pour l’avenir de la vallée de la Bourges » en conteste les conclusions.

     

    Un « impact caractérisé sur l’environnement »

    « Il y a un risque d’impact caractérisé sur l’environnement », estime ce lundi l’avocat de l’association Guillaume Tumerelle, « ce qui doit conduire à une demande de dérogation ». S’appuyant sur l’analyse critique du dossier Naturalia, à la fois par le Parc naturel régional des Monts d’Ardèche (PNMA) et l’Association nationale pour la biodiversité (ANB), il dénonce une étude « totalement biaisée », notamment sur le plan méthodologique.

    « A quelques mois d’intervalle, Naturalia a livré deux études contradictoires dans ses résultats », pointe-t-il, rappelant que dans sa dernière mouture, le cabinet avait conclu à un impact « négligeable », là où, neuf mois plus tôt, il évoquait un impact « faible ». « Il y a urgence à interrompre les travaux », car ils conduiraient « à la destruction d’espèces protégées et de leur habitat », insiste l’avocat.

    Mais pour Guillaume Gardette, avocat de la préfecture, l’étude a été réalisée « dans les règles de l’art, par un cabinet tout à fait compétent ». « Le risque » environnemental « est suffisamment réduit pour être non caractérisé », notamment « par l’adoption de mesures d’évitement », fait-il valoir.

    L’avocate de la FMND Auberi Gaudon a de son côté récusé toute « urgence à agir » en référé, car les travaux de terrassement « ne devraient pas commencer avant septembre-octobre prochain ». Selon elle, l’étude Naturalia a « tenu compte des observations » et que « la seule version à devoir être prise en compte est la 2e ». La décision est attendue mardi au plus tard.